Le Centre de la Communauté Redemptor hominis de Mbalmayo

 

Le Centre de la Communauté Redemptor hominis, tout au long de sa présence de plus de trois décennies à Mbalmayo dans le diocèse homonyme, a assuré des fonctions et vécu des moments divers. Toutefois, il a toujours exercé un aspect important de la mission : celui de l’accueil, du partage et de l’approfondissement de la foi avec les personnes et les groupes de fidèles rencontrés.

 

separador cinta dorada2

 

Dans la réflexion théologique sur la mission des dernières années, on a beaucoup insisté, sur les pas d’Evangelii gaudium du Pape François, que la mission est “en sortie” (n. 20), mais on a mis en veilleuse ce que le Saint-Père lui-même a souligné dans le même document : l’accueil, l’évangélisation “de personne à personne” (nn. 127-129), en faisant ainsi de l’écoute et du dialogue avec les hommes concrets les lieux propices pour l’annonce.

“L’Église ne grandit pas par prosélytisme – écrivait encore le Pape – mais ‘par attraction’” (n. 14). Il invitait à redécouvrir et à transmettre “la ‘mystique’ de vivre ensemble” (n. 87), la logique de la fraternité (cf. nn. 87-92). Le Pape s’écriait : “Ne nous laissons pas voler la communauté !” (n. 92).

Ces dernières années, plusieurs signes nous ont orientés à souligner davantage le témoignage de vie de la Communauté, qui demeure bien évidemment ouverte et participe à la pastorale du diocèse, à son dynamisme et à sa croissance, dans les secteurs de la formation, de la catéchèse et de la charité. Chaque aspect a sa place et son importance et nous nous sentons partie intégrante de cette Église locale dont nous expérimentons aujourd’hui l’amitié et la gratitude.

La Communauté à Mbalmayo souligne aujourd’hui davantage l’approfondissement de la foi, dans l’accueil, l’accompagnement spirituel et culturel des personnes, jeunes et adultes, qui fréquentent notre Centre.

Le témoignage à travers une vie sobre et de travail, la participation à la pastorale de la culture du Centre d’Étude de la Communauté sont eux-aussi des aspects importants pouvant aider les fidèles à mieux comprendre l’importance de la vie intérieure et communautaire comme source de la mission et de l’inculturation.

À la grotte “Marie, Mère de l’espérance”

Une fois terminé notre engagement dans la paroisse d’Obeck confiée à la Communauté pendant près de trois décennies, les fidèles de cette paroisse ont montré une fidélité et une relation d’amitié qui allaient bien au-delà des activités paroissiales vécues.

D’une manière personnelle ou en petits groupes, ils ont voulu exprimer leur gratitude, partager avec nous des moments de prière et de dialogue sur les joies et les difficultés de leur vie.

Notre maison et notre grotte “Marie, Mère de l’espérance” sont devenues ce lieu d’accueil, de partage, de fraternité. Ceux qui étaient autrefois nos fidèles de la paroisse sont devenus au fil du temps frères et sœurs, pères et mères dans la foi. Voilà la joie de l’évangélisation dont ils nous ont comblés !

Les salles, la grotte mariale, la chapelle, les espaces verts, simples mais bien soignés, rendent possible cet accueil.

Les adultes et les jeunes de la paroisse d’Obeck, accompagnés par leur nouveau curé, sont venus, au mois de janvier, célébrer la Messe avec nous et faire mémoire encore une fois du chemin parcouru ensemble, qui pointe vers l’avenir.

Les consacrés aussi du diocèse de Mbalmayo ont tenu quelques rencontres et leur Assemblée Générale annuelle dans notre Centre, au mois de mai dernier, et ils ont célébré la Messe à la grotte. Ce sont des occasions favorables de partage dont les personnes nous sont reconnaissantes.

Un lien et un engagement qui continuent

Il est impossible d’oublier tout l’amour et la gratitude manifestés par beaucoup d’amis : simples fidèles, groupes, prêtres, notre Évêque Mgr Joseph-Marie Ndi-Okalla lui-même. Pensons notamment à ce que nous avons vécu, lors des visites et de la prière pour notre consœur Silvia Recchi, décédée il y a sept ans en Belgique et dont le corps repose dans le jardin de notre grotte mariale où nous l’avons transféré suite à la demande de l’Église au Cameroun.

Silvia a travaillé environ trente ans à l’Université Catholique d’Afrique Centrale de Yaoundé, au Département de Droit Canonique, comme enseignante et aussi comme directrice.

Elle donna aussi une contribution constante au niveau de la Conférence Episcopale Nationale, à l’Union des Supérieurs Majeurs des religieux et finalement dans le contexte pastoral de la paroisse Bienheureuse Anwarite d’Obeck, à Mbalmayo, en laissant chez beaucoup de personnes une empreinte profonde et un souvenir plein de gratitude.

Le Département de Droit Canonique de l’Université Catholique de Yaoundé a voulu chaque année honorer d’une visite notre Communauté et prier avec nous.

En février dernier aussi, les professeurs du Département accompagnés par leur actuelle Directrice, Sr Angèle Makiang, ont voulu passer une journée dans notre Centre pour prier et pour partager avec nous leurs joies et leurs espérances.

L’initiative de deux semaines de formation des consacrés à l’Université Catholique d’Afrique Centrale de Yaoundé, au mois de juillet (La Quinzaine), avait vu Silvia comme l’une des protagonistes majeurs de son acte de fondation. La Quinzaine est désormais arrivée à la 29ème édition et elle est actuellement organisée avec enthousiasme par la nouvelle Directrice du Département. Elle nous a invités cette année aussi et nous y participerons volontiers.

Tournés vers l’avenir, nous voulons continuer à communiquer à cette Église locale la beauté de la mission que Dieu nous a confiée ; nous voudrions notamment que les jeunes expérimentent que chacun est une mission sur la terre, une mission à découvrir et à vivre dans l’Amour.

Antonietta, Jeannette, Franco et Charles

 separador cinta dorada2

 


Je suis Éric Ntsama, j’ai 39 ans et je suis responsable de l’association de développement de la paroisse Bienheureuse Anwarite d’Obeck, créée et confiée à la Communauté Redemptor hominis en 1995. J’y évolue depuis une quinzaine d’années.

Ces années ont été un temps plein de solidarité communautaire, de contribution à la catéchèse des tout-petits, de formation des laïcs et de participation à l’autofinancement en paroisse en vue du soutien des œuvres caritatives. Cela m’a permis de grandir comme homme et comme chrétien.

Actuellement, j’assure une transition générationnelle entre les fondateurs et une jeunesse qui a été préparée à la relève. Dans ce sens, je mesure l’importance de rester en contact et d’approfondir la relation d’amitié avec les membres de la Communauté Redemptor hominis de Mbalmayo à l’occasion des rencontres au Centre avec les jeunes et les adultes.

Le souci principal de mon engagement est celui d’assurer une fidélité aux intuitions qui ont marqué les débuts de la pastorale d’Obeck. Je garde pour cela en mémoire de continuer à faire des plus pauvres et de la formation, surtout des jeunes, la priorité de “ma mission”.

       
Eric Ntsama

 

 

Je connais la Communauté Redemptor hominis depuis 2005, lorsque je suis venue vivre à Obeck. J’avais 30 ans et j’étais veuve depuis quelques mois avec plusieurs enfants à charge. Le dernier qui n’avait qu’un peu plus d’un an tomba gravement malade et je n’avais aucun moyen pour le soigner. C’est ainsi que j’ai rencontré le Père Franco : il m’a accueillie et orientée vers la Caritas paroissiale qui est intervenue en notre faveur. Cette dernière m’a également soutenue pour envoyer mes enfants à l’école. L’accueil reçu et l’approfondissement de la foi à travers la liturgie et la formation des laïcs assurée par la Communauté ont convaincu mes enfants et moi de nous engager activement dans la paroisse. Depuis une quinzaine d’années je suis membre du groupe Caritas et j’essaie de restituer l’attention reçue aux personnes les plus faibles.

La Communauté Redemptor hominis est pour moi une véritable famille ; j’ai toujours considéré son Centre – où je vais régulièrement avec mes enfants ou d’autres membres des groupes paroissiaux – un peu comme ma maison. L’amitié et la formation que j’ai reçues me permettent d’avancer avec dignité et courage.

Rosalie Enyegue

 

 

 

06/07/2024